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8 août 2010 7 08 /08 /août /2010 09:36

Cet été j'ai revu les toros. C'était beau, si beau qu'on en venait à se demander d'où ils venaient ces quadripèdes noirs, marrons, sombres ou plus clairs.

 

Cet été j'ai revu ce monde que je croyais perdu, auquel je repensais si souvent, duquel je finissais par croire que seuls les photos et les livres, les souvenirs et les images enfouis dans ma mémoire me permettraient de dire "je l'ai connu", comme à jamais disparu d'ici bas.

 

Un aficionado, dans les arènes de Riscle (GERS) m'a dit l'autre jour que Marie SARA avait été sifflée, copieusement, alors qu'elle sortait des arènes du Plumaçon, au soir de la dernière des férias de la Madeleine...je me suis dit, mais qu'ont ils donc ces aficionados à reprocher...

 

Il paraît que les toros n'étaient pas là, au Plumaçon, cette année...et pourtant, je les y ai vus, au moins le dimanche soir, et même, pendant que bon nombre de prétendus aficionados dormaient ou cuvaient, le lundi matin, sous le fer d'EL TORREON, sous les yeux ravis et fiers de Cesar RINCON, venu apporter la bravoure de son élevage aux novilleros ambitieux.

 

Ils étaient bien au Plumaçon, les toros bravos, et même dans les petites arènes de Garlin, de Riscle, et à Villeneuve de Marsan.

 

A Villeneuve de Marsan, retour presque aux sources, dans ces arènes où la fois précédente, il y a déjà quelques années, l'orage avait eu raison de nous. A Villeneuve de Marsan, mardi dernier, j'ai repensé à Rafael de Paula que j'avais vu, presque bu, de mes yeux, dans son costume gris d'un festival d'un printemps lointain, où mon grand-père m'avait emmené, enfant que j'étais, jeune aficionado encore fragile mais déjà conquis.

 

A Villeneuve, mardi 3 août 2010, il y avait un air de renouveau avec Dufau et Guillon, les jeunes du coin, mais bien au dessus des espoirs français de ces dernières années. A Villeneuve de Marsan, j'ai repensé à ceux qui n'étaient plus là, cette fois-ci, pour échanger avec moi les commentaires et partager les faenas. 

 

Cet été j'ai vu des toros, des vrais toros bravos, de ceux qui soulèvent la poussière dans un tumulte à faire pâlir les bisons du Dakota, à faire rebrousser chemin à Calamity Jane. Cet été j'ai vu des toros qui rappelaient aux picadors que leur monture peut voler en l'air sous la force des cornes, et qui se relevaient pour peu qu'on ne les enterre trop vite, à la recherche d'un trophée trop vite espéré.

 

Cet été j'ai vu les toros revenir. On ne sait pas trop comment celà s'explique, comme une tempête qui balaie le littoral en saison calme et qui vous prend au dépourvu. On les avait tant attendus, ces toros aux armures pures et solides, aux sabots martellant le sable, certains ne les auront pas vus.

 

Devant ces toros bravos, j'ai compris que tout n'était pas fini, que l'héritage était assuré, que la mort de mon grand-père, au printemps dernier ne marquait pas la fin du Monde, juste la fin d'une époque. Il les avait cherchés, lui aussi, ces toros bravos ces derniers temps, depuis peut être dix ans, et les Samuel FLORES d'un certain 17 août 1999, à Dax...

 

A Villeneuve de Marsan mardi 3 août 2010, à l'heure du paséo, j'ai appris que mon petit cousin Félix venait de faire ses premiers pas tout seul, non loin de là, à Mont de Marsan, à l'heure où les toros allaient fouler le sable, à cette heure qui marque le commencement de tout, où la vie et la mort se rencontrent, s'effleurent, et dansent ensemble dans une indécision presque onirique.

 

Cet été j'ai prié, pour les toros bravos, pour mon grand-père, et parce que ce nouveau monde en vaut bien la peine.

 

 

 

 


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