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10 janvier 2010 7 10 /01 /janvier /2010 08:48
Ainsi Philippe SEGUIN a tiré sa révérence, pas la plus belle, ni la plus stylée, mais la plus définitive...

On passe tellement de temps à faire l'éloge des morts, sans doute pour se laver de certaines mauvaises consciences, celles de ne pas avoir profité d'eux de leur vivant, que celà en devient parfois plus que lassant...

Les hommages pleuvent, comme ils pleuvaient jeudi, après l'annonce..Fillon ému, pour une fois, ce Premier Ministre aux airs si tièdes aura laissé percer, quelques instants, même fugacement, une humanité dont on se demandait si elle l'habitait encore sous sa charge..

Chirac aussi aura été de son couplet, et l'Elysée de même...

Le plus regrettable dans cette disparition c'est que chacun saluait un homme exceptionnel, mais qu'aucun n'avait l'hônneteté de rappeler ce qu'il en avait fait du défunt, au temps de son vivant.

Comme je le disais jeudi midi, "Séguin a été la pire victime de Chirac, et le plus grand gachis que la classe politique a fait".

Le plus amusant dans tout celà, ce fut le réflexe, presque expiatoire, que tous ont eu à rappeler la voix "tonitruante", les "coups de gueule", les "propos peu amènes" de cet homme, comme pour essayer de justifier devant le Peuple, l'Histoire, et sa veuve, tout ce qui avait été entrepris, par tous et surtout par ses "amis", pour l'écarter d'un parcours politique et de charges électives dont ils avaient trop peur qu'il leur ravisse par les urnes et par son aura.

Le plus navrant dans tout celà, c'est qu'une fois de plus, c'est la France, la Nation et le Peuple souverain qui ont perdu l'un des derniers à oser rappeler certains fondamentaux tel que 1789 et 1792, non comme nostalgies anachroniques, mais comme héritage et conscience d'un devoir et d'une charge.

Ainsi donc, une fois de plus, la fidélité aux idées républicaines, l'indépendance d'esprit et de corps, l'attachement à certains principes indéfectibles auront écarté un grand esprit des plus hautes charges.

La classe politique aime les Grands Hommes, à condition qu'ils ne lui fassent ni d'ombre, ni de leçons.

Philippe SEGUIN n'aura jamais pu se résigner au silence des faibles, encore moins aux compromis des traîtres, parce qu'il savait l'unicité indicutable des valeurs suprêmes.

"La Souveraineté est par essence un absolu qui exclut toute idée de subordination et de compromission " martellait Philippe SEGUIN à la Chambre des Députés le 5 mai 1992.

Philippe SEGUIN aura vécu ainsi.











 



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