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16 juillet 2011 6 16 /07 /juillet /2011 09:39

La feria de Pamplona s'est achevée. La Navarre a rendu hommage aux vrais bisons qu'elle avait accueillis cette année encore. Encore et toujours les FUENTE YMBRO, honorés du prix de la Casa de la Misericordia, encore les DOLORES AGUIRRE, venus pour vaincre, sans rien renier de leur sang, de leur encaste, et les EL PILAR ex aequo.

 

Pamplona c'est les encierros martelés et dévalés par des furies qui lachent tout au rythme des sabots presque endiablés. Si vous ne maitrisez pas le créneau de dernière seconde, ni le plaqué au sol nez et dents sur le bitume, pas la peine de vous y risquer, sinon vous êtes bons pour un coup de bistouri entre les mains de chirugiens qui ne font plus la différence entre le sang humain et celui des taureaux, dans leur bloc opératoire transformé en chapelle des derniers festayres....

 

Jeudi 14 juillet, la Bastille était à prendre, là-bas, de l'autre côté du Col de Roncevaux. Il fallait pour celà refaire à contre sens le chemin pris par Roland, le 15 août de l'an de grâce 778, en serrant les dents, de peur de réveiller les Vascons, toujours endormis dans la rocaille et les sous bois...

 

La Bastille n'est pas tombée, ce 14 juillet, sur le sable mi chaud mi venté des arènes de Pampelune. Pompée en son royaume n'a pas fondé la ville  en 75 avant Jésus Christ pour la voir mise à pied par n'importe qui.

 

Pourtant, ce 14 juillet, il n'y avait pas n'importe qui au paseo des 18 heures.

 

Il y avait même l'une des plus belles résurrections de ces dernières années. Car avec Juan Mora, comme avec quelques autres, rares, on sait maintenant que les ressucités existent. Les toros ont fait répondre jusqu'en Judée, que celà est possible, parfois, rarement, pour les meilleurs, les plus fous, les gladiateurs des temps modernes....

 

Juan MORA n'en est plus à ses premiers pas, il en a foulé des mottes de sables, des encastes, des ruedos...pour le pire et le meilleur, sans jamais abdiquer, telle Pampelune qui ne se livre pas, même devant les armées qui l'assiègent.

 

Mora c'est un style classique comme peu de toreros le maitrisent....c'est surtout une volonté de ne pas plier, devant rien, ni personne, surtout pas devant un Nunez del Cuvillo qui l'accroche une première fois, suffisamment pour étrenner l'habit bleu et or, pour lui rappeler qu'il n'est rien tout seul, que la faena se fait à deux, toujours, et que l'armure n'est pas factice.

 

Juan Mora a senti la corne, rafistolé tant bien que mal le traje de luces, et s'en est retourné au centre, sur le terrain de la vérité, celui qui ne ment pas. Mora n'a pas menti, n'a pas triché, il a maintenu la douceur et l'exigence du capote offert au fauve, à un rythme cassé, le seul qui permet de révéler la profondeur de l'âme du toro, autant que celle du torero.

 

La Bastille n'a pas voulu tomber, ce 14 juillet, en Navarre. Pampelune est fière, presque présomptueuse, elle a fait mordre la poussière à Juan, l'a mis au sol, n'a rien voulu lacher.

 

Juan MORA non plus, parce qu'il n'est pas dans ses habitudes d'abdiquer, surtout pas, jamais, sinon à quoi bon se lever tous les après-midis, aller chercher la mort, pour ne pas en revenir.

 

Mora en est déjà revenu, il a ressucité à Madrid, en octobre dernier, comme un rappel à ceux qui l'avaient oublié, un salut à Manili et à Pepin Jimenez qui l'escortaient à sa confirmation d'alternaive, à Las Ventas....en 1983. Quand on confirmait encore....

 

Voilà Mora qui défie Pompée en son royaume, et qui n'a rien laché, rien, juste ce qu'il fallait pour revenir, dans quelques temps, toujours prêt au combat, pour peu qu'on lui offre d'autres fauves.

 

 

mora2.jpg

 

 

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