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26 mars 2018 1 26 /03 /mars /2018 16:23

Si un jour vous allez à Vichy, son cimetière y abrite une tombe des plus simples. Sans fioriture, juste une identité à laquelle on a ajouté "Soldat de la Grande Guerre".

Comme si l'on avait oublié que ce général fut un des plus brillants de l'armée française...jusqu'à un certain 21 avril 1961. Ce jour-là, Raoul a dégainé. Une fois de plus. Une fois de trop. Comme si rien ne pouvait arrêter ce combattant, Raoul a mené le putsch. Puis, une fois échoué, a rejoint la clandestinité, fondé l'OAS.

La suite, tout le monde la connait.

Raoul SALAN, réhabilité en 1982, aura expiré deux années plus tard.

Pourtant, hier soir, j'ai revu Raoul. Devant moi. Juste un peu plus brun, plus gras aussi, moins fringant.

La Ligue des Droits de l'Homme elle même a flanché, toute fière qu'elle est toujours de défendre ses idéaux. Quitte à les pervertir.

Raoul SALAN a ressuscité hier soir. Non loin de la frontière danoise, celle là même que Louis Ferdinand Céline avait franchie accompagné de son chat Bébert et de Lucette.  Raoul et son esprit ont soufflé sur les plaines encore froides du Schleswig-Holstein, cette région perdue du Reich allemand, où l'on ne distingue guère toujours les ombres passantes.

Dans sa voiture belge, Carlos Puigdemont venait d'entrer en Allemagne. Tout crétin de ses idéaux, oubliant simplement qu'un mandat d'arrêt européen avait été délivré par un juge espagnol.

Et là, Salan est revenu. Par la gauche !

On a lu quelques indignations devant cette interpellation, cette incarcération préventive. J'avoue avoir failli m'étrangler de stupeur. Que l'on puisse dénoncer l'arrestation de Carlos Puigdemont, dans une Europe prônant les principes de l'Etat de droit, révèle bien à quel stade nous en sommes arrivés...

Raoul SALAN a du avoir une petite larme, dans sa tombe. Repensant sans doute à son arrestation, à Alger, après un an de clandestinité, en pleine direction d'une organisation secrète criminelle, mais surtout sécessionniste.

Carlos Puigdemont a bien le droit de se battre pour ses idéaux, pour une Catalogne riche, blanche, faussement démocratique et mensongèrement républicaine. Mais que ses soutiens crient au déni de démocratie alors même que durant des mois son organisation a mené des actions d'atteinte à l'Etat de droit espagnol, en menant, comme l'ont révélé nombre de reportages, des pressions jusque dans les écoles, les rues de Catalogne pour orchestrer un référendum illégal, relève d'une supercherie magistrale.

Et du renouveau de l'esprit de SALAN. Celui d'une opposition jusqu'au boutiste aux principes de légalité et d'Etat de droit. Au risque de faire exploser l'Espagne, puis l'Europe.

Raoul s'en fout, tout mort qu'il est.

Pas nous.

 

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